Matthieu : jusqu'à la Méditerranée en PackRaft + Vélo

Une aventure de 25 jours au fil de l'eau

Depuis pas mal de temps j’ai une envie folle de partir à l'aventure, m'immiscer en pleine nature, me défier sportivement, aller dans l'inconnu et faire des rencontres humaines.

Infos pratiques

Budget :
-   PackRaft : ~400€ (d’occasion)
-   Vieux vélo d’occasion : ~20€ (trouvé en vide grenier)
-   Matériel de bivouac : ~300€
-   Nourriture lyophilisée + autre : ~250€

Dates de séjours :
18 septembre 2022 au 12 octobre 2022

Equipement :
- Vélo : Peugeot - Super compétition - 1986
- PackRaft : Mékong – George All Well – 2020

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Pouvez-vous nous dire quelques mots sur vous ?

Matthieu, 34ans. Je suis marié et père de 2 enfants de 3 et 6 ans. Nous habitons dans un petit village en Haute-Saône (en Franche-Comté) entre Vesoul et Besançon.
J’ai suivi une carrière très technologique jusqu’à ce que mes convictions écologiques prennent le dessus. J'ai donc quitté mon job dans la deeptech pour me mettre au service de la sauvegarde du climat.

Cette expédition a été ma phase de transition.

S’il fallait ressortir quelques traits sur qui je suis, je dirais :
- Ambitieux, téméraire et social. J'aime les défis, entreprendre des choses, user d'audace et aller au contact des gens.
- Sportif, écolo et nature. J’aime cette nature malheureusement si fragile devant cet homme destructeur. Oui un écolo qui souhaite changer ses habitudes et mettre sa goutte dans le brasier.

Comment est née l’idée de ce voyage ?

Depuis pas mal de temps j’ai une envie folle de partir à l'aventure, m'immiscer en pleine nature, me défier sportivement, aller dans l'inconnu et faire des rencontres humaines.

Un soir, nous regardons l'émission "Nus et culottés" avec ma femme. Ce sont 2 jeunes sollicitant la bonté humaine pour aller d’un point A à un point B, en commençant nu. C'est très inspirant. Dans un de leurs épisodes, ils sont contraints de faire de la péniche-stop pour avancer sur leur parcours. Je trouve ça génial !

Tiens c’est sympa, tu pourrais suivre les cours d'eau, me dit ma femme.

- Mais grave ! lui dis-je.
- Surtout que dans le village on a une petite rivière.
- Mais oui, y'a même la source de cette rivière ici ! C'est génial !

Dès lors le projet est ancré dans ma tête.

Je vais partir de la source de mon village pour aller jusqu'à la mer. Au programme : 700km en PackRaft et vélo.

Vous aviez déjà fait beaucoup de voyages à vélo avant ?

Non je n'ai jamais eu l'occasion d'en faire avant.

Je donne beaucoup de coups de pédale depuis quelques années, mais cela reste pour aller au travail ou déposer mes enfants à l'école.
Ayant chiné un vieux Peugeot de 1986 sur un vide grenier il y a 5 ans, cela m'a fait penser au temps où mon père et ses frangins se faisaient des voyages à pédale avec ce genre d’engin. Balaise ! Je rêvais d'en faire de même.
Comme mon but était d’arriver jusqu’à la mer en suivant les méandres des rivières, mon expédition s’est faite en grande partie avec un kayak gonflable (un packRaft). Une première pour moi !

Mon vélo, était mon accélérateur. Prenant place sur le devant de mon bateau pendant que je pagayais, je l’utilisais pour passer les barrages ou après quelques jours à pagayer (quand je n’avais plus de bras) !

Qu’est-ce que vous rapportez de ce voyage ?

Ça a été un sacré défi. J'aime me challenger et taquiner mes limites. Et pour le coup je n'ai pas été déçu. J’ai dû m’écouter, m’ancrer dans la nature et prendre mon mal en patience.

Ayant tous une vie à 100 à l’heure, mon but était de prendre le temps. Ainsi le vélo est un moyen de le faire mais le Packraft encore plus. Même à fond, on ne dépasse pas les 5km/h ! Sur plus de 400km, ça calme !

Au bout d’un moment on lâche prise, on se détache du temps et on vis au gré du jour porté par la faune qui nous appel à nous lever ou nous coucher.

Ne pas lutter mais s’adapter.

L’eau est l’élément le plus important de notre existence. Je souhaitais voir tout son cheminement et tout le vivant qui grouille autour d’elle. J’ai été enchanté de voir tout ce cycle mais attristé de voir trop de traces humaines. Beaucoup de déchets dans l’eau et sur les berges nous rappel qu’on doit faire encore des efforts !

Vos conseils aux futurs voyageurs de La Voie Bleue ?

A vélo, prenez le temps de vous arrêter. Le paysage file assez vite mine de rien.

Ne perdez pas de temps en ville, le vrai charme se trouve là ou le calme se trouve.

Si vous comptez vous aussi voyager sur l’eau, n’oubliez pas votre gilet de sauvetage. Il permettra de vous tenir en sécurité et pourquoi pas de pouvoir faire du bateau-stop comme j’ai pu avoir la chance de faire.
Quand vous vous arrêtez pour bivouaquer ou autre, tâchez de laisser votre zone encore plus propre que lorsque vous l’avez trouvé. Si chacun peut faire un petit geste nous y gagnerons tous.
Pour ceux qui veulent voyager sans trop avoir mal aux fesses, prévoyez de voyager léger et de ne pas avoir de sac sur le dos à vélo (je n’ai pu faire autrement et avec mes 25kg…ouch).

Étapes et hébergements ?

La nature est riche et magnifique sur tout le parcours, les étapes sont fonction de votre degré d’émerveillement.

N’hésitez pas à vous arrêter pour observer le balai des cygnes blancs, contempler les arbres arborant les rives, etc..

Rien n’étant planifié, je me suis donc retrouvé à m’arrêter sur de petites îles au milieu de la Saône, dans des criques de galets, etc… Long à lister sur 25 jours.

Durant toute mon expédition j’ai fait du bivouac sauvage (chut !). Rien de mieux qu’un hébergement en pleine nature. Un vrai bonheur sur les rives de la Saône qui sont très belles (à comparer de celles du Rhône).

Il est donc facile de se trouver de petites zones isolées, au creux de cette magnifique nature pour en apprécier la magie. Et parce qu’il faut limiter le flux humain pour la préserver, je ne vous dirai pas les magnifiques spots que j’ai pu trouver 😉

Le parcours de Matthieu de la source à la mer

Parcours

Le récit détaillé du parcours et plein d'autres photos sont à retrouver sur le blog de Matthieu, Travel Map : elektron.travelmap.net